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Théologie : le pape François espère que « l’enfer est vide »

Pape François

Interrogé, dimanche 14 janvier, par le journaliste italien Fabio Fazio, le pape François a affirmé que l’idée selon laquelle « l’enfer est vide » est une pensée qui lui plaisait. Une conception particulière de la damnation que le pontife avait déjà abordé en 2018 en clamant que « l’enfer n’existe pas ». Des propos qui mettent en porte à faux le Vatican et le catéchisme de l’Eglise catholique. Zoom.

Après l’autorisation polémique de la bénédiction des personnes de même sexe, le pape a récidivé en confiant, à la télévision italienne, qu’il espérait que l’enfer soit « vide ». Une affirmation « personnelle » qui n’engage pas l’Église catholique mais qui provoque des commentaires intestines en cascade.

Ce n’est pas la première fois que le pontife émet des doutes sur le concept théologique de « la damnation éternelle ». Une telle idée avait déjà émergé en 2018, durant un entretien avec un journaliste de La Repubblica, où le pape avait affirmé que « l’enfer n’existe pas, ce qui existe c’est la disparition des âmes pécheresses ».

Une opinion personnelle qui ne constitue pas un « dogme de la foi »

C’est le journaliste italien Fabio Fazio qui rapporte les propos du pape François sur l’existence de l’enfer. Interrogé dans le talk-show, Che tempo che fa, le 14 janvier 2024, le pape a émis une opinion personnelle très particulière sur le sujet :

« Ce que je vais dire n’est pas un dogme de foi, c’est quelque chose qui m’est personnel mais qui me plaît : il me plaît de penser que l’enfer est vide. J’espère que c’est une réalité, mais cela me plaît. »

Le pontife a précisé que sa réponse était d’ordre personnelle et qu’elle ne constituait pas un « dogme de la foi » mais les propos ont tout de même conduit à une pluie de commentaires et de critiques sur les réseaux commentaires catholiques.

L’enfer n’existe pas selon le pape François

L’interrogation du journaliste sur le sujet s’explique notamment par le fait d’anciennes déclarations du pape François, datant de 2018 et démentis par le Vatican, affirmant qu’il n’y aurait pas d’enfer mais « juste la disparition des âmes pécheresses » :

« Ceux qui se repentent obtiennent le pardon de Dieu et rejoignent les rangs des âmes qui le contemplent, mais ceux qui ne se repentent pas et ne peuvent donc pas être pardonnés disparaissent. Il n’y a pas d’enfer, il y a la disparition des âmes pécheresses »

Les propos du pape « contredisant le catéchisme officiel de l’Eglise catholique » avaient poussé, en 2018, le Vatican a rapidement démentir les déclarations émises dans le journal italien. Le « Saint-Siège » avait qualifié l’entretien de « reconstruction » qui ne devait pas être considérée « comme une retranscription fidèle des paroles du Saint-Père ».

Une doctrine polémique ancienne chez les chrétiens

Toutefois, la réalité de l’enfer attise depuis longtemps les flammes du désaccord au sein de la chrétienté. Selon le site Religion catholique, un des Pères de l’Église Origène (185-253) avait déjà professé une doctrine similaire en affirmant qu’à la fin des temps « tout serait restauré dans son ordre originel » signifiant par là le pardon divin « pour les démons et les damnés ».

Longtemps marginalisée, et leurs prêcheurs excommuniés, l’idée a refait surface après Vatican II (1962-1965), notamment avec les écrits du théologien suisse Hans Urs von Balthasar (1905 – 1988). Le prêtre catholique affirmait que « le salut éternel de tous les hommes n’est pas contraire à la foi ». 

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