Une commission, composée de diverses personnalités internationales, réclame dans un rapport publié jeudi dernier un moratoire sur les projets de géoingénierie. Les diverses expérimentations pour réduire les effets du réchauffement climatique « font peser des risques de dégâts transfrontaliers. » Plusieurs solutions alternatives sont sur la table. Le point sur Mizane info.
L’échec de l’humanité à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement de la planète a refait naître un intérêt pour la géoingénierie solaire, largement rejetée il y a une décennie.
La géoingénierie combine différentes techniques utilisées pour contrôler, modifier et maîtriser l’environnement terrestre. Un panel de recours considéré comme inutilement risqué mais qui permettrait de « gagner du temps » selon des experts.
Dans un rapport récent, une douzaine de personnalités internationales demandent un moratoire sur ces expérimentations et proposent d’autres méthodes pour refroidir la planète « sans toutefois s’opposer à la poursuite des recherches ».
La géoingénierie solaire, un recour risqué
La commission composée de 13 anciens dirigeants de diverses pays et d’universitaires, créée dans l’objectif de proposer de nouvelles stratégies pour réduire les effets du réchauffement climatique, est très explicite dans son dernier rapport :
« Les pays devraient adopter un moratoire sur le déploiement des techniques de modification du rayonnement solaire (SRM – « Solar radiation modification ») et les expériences à grande échelle en plein air. »
La commission maintient toutefois son soutien à la recherche et l’évaluation du potentiel de la géoingénierie mais dotée d’une gouvernance juridique transparente et de garde-fous environnementaux pour les petites expérimentations en extérieur.
Le réchauffement du climat d’environ 1,2 °C depuis l’ère moderne a fortement augmenté l’intensité, la fréquence et la durée des vagues de chaleur, des sécheresses et d’autres catastrophes destructrices.
Des techniques alternatives proposées
Blanchir les nuages au-dessus des océans en les ensemençant avec des particules de sel marin, placer des miroirs géants dans l’espace pour réfléchir la lumière du soleil… Les méthodes alternatives ne manquent pas mais ne sont pas sans risque.
La technique consistant à injecter des aérosols réfléchissants, notamment des particules de soufre, dans la stratosphère. Cette méthode qui s’inspire des effets naturels des éruptions volcaniques présente néanmoins de multiples effets secondaires indésirables.
« L’injection de soufre dans la stratosphère affaiblit les moussons d’été africaines et asiatiques et provoque l’assèchement de l’Amazonie. »
La commission alerte que « la recherche sur les SRM ne doit pas être menée par des entreprises à but lucratif et ne doit pas être financée par des sources ayant un intérêt à maintenir les émissions de gaz à effet de serre ».
Eliminer les émissions de CO2 est une priorité
La réduction des émissions de CO2, de méthane et d’autres gaz responsables du réchauffement de la planète reste la priorité absolue, selon le rapport.
« Les risques de dépassement de l’objectif 1,5°C de l’accord de Paris sont élevés et augmentent mais le dépassement peut encore être évité » affirme la commission.
Elle appelle notamment à renforcer les technologies permettant d’éliminer le CO2 émis par l’industrie et la production d’électricité.
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