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Une politique israélienne de « crime contre l’humanité » : le cri d’alarme d’Amnesty International

Fruit d’une enquête de quatre ans en Palestine, le dernier rapport publié par l’ONG Amnesty International parle de « ségrégation territoriale et restrictions de déplacement, saisies massives de biens fonciers et immobiliers, expulsions forcées, détentions arbitraires, tortures, homicides illégaux ». Mizane.info s’est penché sur cette étude glaçante.

En Palestine, vivre n’a pas du tout le même sens que dans n’importe quelle ville occidentale. Depuis la création par les organisations sionistes de l’Etat d’Israël en 1948, avec le soutien des puissances occidentales, la situation politique, sociale, économique, culturelle et humanitaire des Palestiniens n’a cessé de se détériorer.  Au point de s’acheminer 74 ans plus tard par l’installation d’un vaste système d’apartheid comme en Afrique du Sud. C’est le lourd constat tiré par l’ONG Amnesty International.

Au bout de quatre d’années enquête, un rapport revient sur les différentes violations de droit subies sur leur terre par les Palestiniens. Le titre de ce rapport annonce la couleur : « L’Apartheid commis par Israël à l’encontre des Palestiniens. Un système cruel de domination et un crime contre l’humanité. »

Enfant palestinien.

« Ségrégation territoriale et restrictions de déplacement, saisies massives de biens fonciers et immobiliers, expulsions forcées, détentions arbitraires, tortures, homicides illégaux » : la liste des exactions commises évoque une politique systématique d’oppression exercée contre un peuple.

L’ONG rappelle que la notion d’apartheid est définie en droit international comme « un système institutionnalisé d’oppression et de domination d’un groupe racial par un autre ; un ou des actes inhumains, tels que transferts forcés de populations, tortures et meurtres, commis dans le cadre de ce système institutionnalisé ; une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre. »

« L’État d’Israël a instauré progressivement un système dans lequel les Palestiniens et Palestiniennes sont traités comme un groupe inférieur, discriminé sur tous les plans :  économique, politique, social, culturel », écrit Amnesty international dans un texte disponible sur son site.

L’intensification de la colonisation en Palestine

Les répercussions économiques de ces mesures asphyxient en permanence la population palestinienne qui peinent à survivre dans une portion congrue de territoires tristement désignés comme une « prison à ciel ouvert ».

La répression sanglante des manifestants palestiniens, tués ou blessés par les forces militaires israéliennes est aussi pointée du doigt dans le rapport de l’ONG internationale

« En 2018, des Palestiniens et Palestiniennes de la bande de Gaza ont commencé à organiser des manifestations hebdomadaires le long de la frontière avec Israël, pour exiger la fin du blocus et revendiquer le droit au retour des réfugiés. Avant même le début des manifestations, des hauts responsables israéliens avaient averti que tout Palestinien s’approchant du mur serait visé par des tirs. À la fin de l’année 2019, les forces israéliennes avaient tué 214 civils, dont 46 enfants. »

La pauvreté est le quotidien des Palestiniens de Gaza soumis à un blocus israélien.

Toujours en 2018, le vote d’une loi constitutionnelle définissant Israël comme « l’État-nation du peuple juif », a dopé la création de colonies juives sur l’ensemble du territoire de la Palestine.

« Les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est sont fréquemment la cible d’organisations de colons qui, avec le soutien total du gouvernement israélien, s’emploient à forcer des familles palestiniennes à partir et à attribuer leurs logements à des colons. »

Le cas emblématique du quartier de Cheikh Jarrah l’a illustré en mai 2021 où plusieurs familles palestiniennes « luttent contre la menace d’une procédure d’expulsion initiée par des colons. »

La politique coloniale israélienne s’intensifiée depuis 1967. 10 % de la Cisjordanie et près de 38 % des terres palestiniennes de Jérusalem-Est ont été expropriées entre 1967 et 2017.

Un blocus inhumain à Gaza

L’interdiction de permis de construire accordés aux Palestiniens a été renforcée par la destruction de « plusieurs centaines de milliers de logements et de bâtiments palestiniens ».

Trente-cinq villages bédouins, « non-reconnus » par Israël, sont privés des réseaux d’eau et d’électricité nationaux, leurs habitations sont « régulièrement démolies » et ils n’ont pas accès aux soins et à la scolarisation.

Cette dépossession et le déplacement forcé des Palestiniens constituent un pilier central du système d’apartheid israélien.

Au milieu des années 1990, les Israéliens ont mis en place un système destiné à entraver la circulation des Palestiniens sur l’ensemble de la Palestine et à l’instauration à Gaza d’un véritable blocus.

« Un réseau de “checkpoints” militaires, de barrages routiers, de clôtures et d’autres structures contrôle la circulation des Palestiniens et limite leurs allées et venues » auquel s’est ajouté la construction d’un mur de 700 km (…) Il est quasiment impossible pour les habitants de la bande de Gaza de se rendre à l’étranger ou ailleurs sur le territoire. Ils sont, de fait, isolés du reste du monde et même des autres Palestiniens », déclare l’ONG.

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