Le parlement israélien vote aujourd’hui deux lois pour mettre fin aux activités de l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Plusieurs ministres occidentaux des Affaires étrangères expriment leur « grave préoccupation ». Zoom.
Témoin de la guerre génocidaire d’Israël et de sa politique d’apartheid en Palestine, l’agence de l’ONU est devenu, au fil des années, une cible à abattre. Le Parlement israélien a en effet approuvé le 6 octobre deux textes visant à mettre fin à l’activité de l’Unrwa en Cisjordanie et à Gaza. Les deux projets de loi sont soumis au vote ce lundi.
Un but de guerre
Le premier projet de loi, soumis au parlement israélien, porte sur l’interdiction de tout contact des autorités israéliennes avec l’agence. Le second texte prévoit le bannissement de toutes ses activités sur les territoires Palestiniens, où Israël contrôle les points de passage.
« La destruction de l’UNRWA est un but de guerre pour Israël » a déclaré, le 9 octobre, le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a qualifié ces mesures de « catastrophe ». Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a averti des « conséquences désastreuses » de ces décisions.
Les deux textes de loi sont « effectivement une attaque en règle, de déclaration de guerre » d’Israël à l’Unrwa, confirme Denis Charbit, auteur et professeur de sciences politiques à l’université ouverte d’Israël.
Plusieurs ministres des Affaires étrangères réagissent
Sept pays, dont le Canada, l’Australie, la France, l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni, ont réagi aux projets de loi israéliens visant l’UNRWA.
Dans un communiqué commun, leurs ministres des Affaires étrangères ont exprimé leur « profonde préoccupation ». Ils exhortent Israël « à respecter ses obligations internationales, à préserver les privilèges et immunités de réserve » de l’Unrwa.
« L’Unrwa fournit une aide humanitaire essentielle et vitale ainsi que des services de base aux réfugiés palestiniens (…). Sans son travail, la fourniture de cette assistance et de ces services, notamment l’éducation, les soins de santé et la distribution de carburant à Ghaza et en Cisjordanie, serait gravement entravée, voire impossible »
« Colonne vertébrale de la réponse humanitaire à Gaza »
L’UNRWA, créée en 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU, fournit des services de santé et d’éducation à près de 6 millions de réfugiés palestiniens répartis entre Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie et la Jordanie.
L’agence, qualifiée par Antonio Guterres de « colonne vertébrale de la réponse humanitaire à Gaza », est jugée irremplaçable. Cependant « l’agence a été sérieusement attaquée depuis le début de la guerre », précise Juliette Touma, employée à l’Unrwa à Amman.
228 employés de l’agence ont été tués et deux tiers de leurs installations volontairement détruites, à Gaza, par l’armée israélienne.
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