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Vaincre la peur : une ONG musulmane organise une campagne de proximité en Australie

La publication d’une étude sur la montée des agressions islamophobes en Australie, particulièrement contre les femmes, a poussé les membres de l’association Muslims Down Under à organiser des rencontres publiques locales pour libérer la parole des habitants et dépasser les peurs autour de l’islam. 

L’initiative n’est pas nouvelle, les musulmans américains l’ont initié depuis longtemps, mais elle est louable. Pour répondre aux peurs et aux craintes suscitées par la médiatisation négative de l’islam, l’association Muslims Down Under a décidé de lancer une campagne publique de rencontre auprès de la population australienne. Destinée à lever les peurs et les fantasmes grandissants sur l’islam, la démarche, pensée sous le sceau de la convivialité, a pris la forme d’un site internet sur lequel les personnes intéressées par une rencontre s’inscrivent et se retrouvent autour d’un café et de gâteaux pour débattre. L’imam Mohammed Atae Rabbi Hadi, chef de file de la mosquée Baitul Huda au Marsden Park de Sydney et porte-parole national du Muslims Down Under, affirme dans le Sydney Morning Herald que l’initiative a été conçue pour lutter contre la désinformation sur l’islam et contre l’augmentation de l’extrémisme « non seulement du côté des musulmans, mais aussi de l’autre côté, à l’extrême droite ».

Ne pas sombrer dans l’alarmisme

L’initiative a déjà rencontré un certain succès comme l’illustre la session de questions-réponses organisée dans les campus Parramatta et Lithgow de la Western Sydney University. « Les personnes nous ont demandé : l’islam est-elle vraiment une religion violente ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi la violence a-t-elle eu lieu ? Qu’est-ce que le » jihad « signifie ? », raconte l’imam Mohammed Atae Rabbi Hadi. Elle intervient par ailleurs dans un contexte australien marqué par l’augmentation sensible des actes islamophobes comme l’a révélé une étude de l’Université Charles Sturt sur l’islamophobie en Australie, réalisée de septembre 2014 à décembre 2015, et qui révèle que 79 % des actes islamophobes ciblent des femmes portant le voile. Pour Najm Sehar, l’une des coordinatrices nationales de la campagne, si l’expérience des rencontres autour d’un café est bien de nature à changer les choses, les musulmans australiens devront néanmoins prendre garde de ne pas nourrir un alarmisme stérile et contagieux. « Lorsque vous entendez ces rapports (sur l’islamophobie, ndlr), cela nous encourage presque à entretenir des phobies les uns avec les autres », confie-t-elle.

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