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Vincent Geisser : «Saïed veut promouvoir une forme d’islamisme d’État sans les islamistes»

Kaïs Saïed à une cérémonie de remise de prix pour la récitation du Coran.

En pleine polémique sur la proposition de suppression de la référence à l’islam dans la constitution tunisienne, quel premier bilan faut-il tirer de la gestion politique de Kaïs Saïed, un an après sa décision de suspendre le Parlement ? A quelle logique obéit cette mesure de désaffiliation constitutionnelle à l’islam ? Qu’en pensent les alliés arabes de Tunis et d’abord les Tunisiens eux-mêmes ? Pour le savoir, la rédaction de Mizane.info s’en est entretenu avec le chercheur Vincent Geisser, l’un des meilleurs spécialistes français de la Tunisie. Interview. 

Mizane.info : Que sait-on sur les articles de la nouvelle constitution que souhaite proposer Saïed au référendum qu’il soumettra en juillet aux Tunisiens ?

Vincent Geisser : On ne sait pas grand-chose, même si la « philosophie générale » du texte est déjà connue : réduire les pouvoirs du Parlement et, au-delà, de toutes les instances qui pourraient incarner une forme de contre-pouvoir à la présidence. Officiellement, la future Constitution sera ce que « le peuple veut » (Al Chaab yourid). Dans tous les cas, il est clair que l’actuel chef de l’État souhaite cantonner le Parlement à un rôle de figurant, privilégiant une organisation des pouvoirs où il établirait un lien direct entre le local et le central.

La démocratie rêvée par Kaïs Saïed, c’est un système reliant directement le village à Carthage (siège de la présidence), le local au central. Car le Président est animé par une profonde haine des partis politiques et des parlementaires qui, selon lui, ne seraient pas les représentants légitimes du peuple tunisien mais d’abord animés par des intérêts particuliers et népotistes.

La proposition de supprimer la référence à l’islam de l’article 1 de la Constitution entre en contradiction avec ses propos et sa pratique du pouvoir car Kaïs Saïed n’est pas un Bourguiba du XXIe siècle ou un Mustapha Kemal tunisien.

La proposition de supprimer la référence à l’islam de l’article 1 de la Constitution entre en contradiction avec ses propos et sa pratique du pouvoir, ar, Kaïs Saïed n’est pas un Bourguiba du XXIe siècle ou un Mustapha Kemal tunisien.

Quelle forme constitutionnelle cette conception antiparlementariste va-t-elle prendre ? On ne le sait pas encore. D’aucuns parlent d’assemblées régionales élues au suffrage universel qui tiraient au sort parmi leurs membres les futurs députés qui, eux, siègeront au Palais de Bardot (siège historique du parlement tunisien).

La proposition d’une suppression de la mention de l’islam de la Constitution tunisienne est-elle un contrefeu instrumental destinée à occulter la potentielle dimension antidémocratique de ces « réformes » ?

Il est difficile de répondre à cette question. La mention d’un référent islamique dans la Constitution est-elle un gage de démocratie ou, au contraire, d’autoritarisme s’appuyant sur la religion comme mode de contrôle social ? En tout cas, cette proposition émise par Sadok Belaïd, un constitutionnaliste à la retraite proche du Président de la République, entre en dissonance avec la rhétorique moralisatrice de Kaïs Saïed.

Le président actuel n’est ni un laïque, ni un partisan du sécularisme « à la Bourguiba ». Sa rhétorique politique est imprégnée de multiples références religieuses et à l’histoire prophétique (Sîra). Kaïs Saïed fait partie de ceux qui contribuent aujourd’hui à réintroduire des référents religieux comme normes politiques, morales et sociétales en Tunisie. Certes, il n’est pas islamiste mais partisan de l’ordre moral reposant sur l’islamité séculaire de la société tunisienne.

Kaïs Saïed veut remplacer l’islamisme à barbe par l’islamisme imberbe ! Il est possible d’ailleurs qu’il renonce de lui-même à réviser l’article 1 de la Constitution, car cette réforme affaiblirait sa rhétorique identitaire.

La proposition de supprimer la référence à l’islam de l’article 1 de la Constitution (« La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, l’Islam est sa religion, l’arabe sa langue et la République son régime ») entre en contradiction avec ses propos et sa pratique du pouvoir. Car, Kaïs Saïed n’est pas un Bourguiba du XXIe siècle ou un Mustapha Kemal tunisien. Il ne souhaite pas instaurer en Tunisie un État laïque « à la française ».

Au contraire, dans ses discours, Kaïs Saïed surenchérit constamment sur les référents religieux. Il n’hésite pas à mentionner le Coran, des extraits de la vie du Prophète et se pense lui-même comme un calife bien guidé ! Du coup, on comprend mal cette proposition de suppression de l’islam dans la Constitution.

Tunis.

L’interprétation la plus probable est qu’il cherche à instrumentaliser l’article Premier de la Constitution pour légitimer l’interdiction du parti islamo-conservateur Ennahda qui reste, malgré son affaiblissement politique et électoral, son principal concurrent.

Il s’agit pour lui de jouer sur la peur de l’islamisme pour neutraliser son principal adversaire. Cette réforme relève d’une manœuvre constitutionnelle qui s’inscrit dans un dessein politique : éradiquer le mouvement islamiste tout en récupérant son capital symbolique. Promouvoir une forme d’islamisme d’État sans les islamistes !

En somme, Kaïs Saïed veut remplacer l’islamisme à barbe par l’islamisme imberbe ! Il est possible d’ailleurs qu’il renonce de lui-même à réviser l’article 1 de la Constitution, car cette réforme affaiblirait sa rhétorique identitaire qui flatte constamment le sentiment religieux des Tunisiens.

Dans le monde arabe, plusieurs journalistes estiment que cette proposition de suppression constitutionnelle est un coup de communication destiné aux occidentaux attachés, comme la France, à la laïcité…

Oui et non. Il est vrai que la Tunisie officielle est en tension avec certains pays occidentaux comme les Etats-Unis et l’Union européenne qui dénoncent une dérive autoritaire de la présidence. Ce qui est moins le cas avec la France qui est plus nuancée dans sa position sur le pouvoir de Kaïs Saïed.

Une suppression de l’islam pourrait-elle recrédibiliser Kaïs Saïed vis-à-vis de ces instances européennes et nord-américaines ? De manière très incertaine alors. Il ne faut pas oublier que le principal curseur pour les partenaires occidentaux, c’est essentiellement la démocratie représentative, la vie parlementaire et les partis politiques, avec l’idée que la Tunisie était la première et la seule démocratie du monde arabe.

Au-delà de l’ordre institutionnel, l’ordre social continue à se référer en partie à des valeurs morales inspirées de l’islam. Cette suppression ne changerait donc pas grand-chose pour les Tunisiens. Mais elle risquerait de mettre Kaïs Saïed en porte-à-faux par rapport à ses soutiens internes et surtout externes.

Du coup, la centralité de la référence à l’islam est moins importante pour les Etats-Unis, le Canada et la plupart des pays de l’Union européenne que celle du fonctionnement démocratique des institutions. En France, il est vrai que cette suppression pourrait avoir un effet positif sur certains milieux laïcistes qui salueraient en Kaïs Saïed un chef d’État moderniste, un nouveau Bourguiba.

Mais globalement, je ne pense pas que la suppression de tout référentiel islamique de la Constitution tunisienne soit à même de convaincre les Occidentaux qui demeurent attachés à la Tunisie comme vitrine démocratique du monde arabe, quitte à fermer les yeux sur les autres régimes autoritaires de la région.

Quelles seraient les conséquences juridiques de cette modification constitutionnelle si elle passait ?

Paradoxalement, les conséquences seraient mineures, et ce d’autant plus que d’autres articles constitutionnels continueraient à s’inspirer explicitement ou implicitement de la morale religieuse. Certes, en Tunisie, la justice fonctionne de manière séculière. Dès l’indépendance, Bourguiba avait fait supprimer les tribunaux religieux, charaïques et rabbiniques. L’absence de référence directe à l’islam dans l’article premier de la constitution ne changerait rien à cet état de fait car la Tunisie se trouve, quoi qu’il en soit, dans un cadre de droit positif.

Toutefois, la religiosité et les valeurs religieuses sont présentes dans la société tunisienne. D’ailleurs, le Code du statut personnel, si souvent vanté comme une œuvre audacieuse et moderniste à l’échelle du monde arabo-musulman, reste inspiré par la morale religieuse. Certains jugements des tribunaux dans des affaires de mœurs, d’adultère ou d’homosexualité continuent à être influencés par une forme de morale islamique.

Au-delà de l’ordre institutionnel, l’ordre social continue à se référer en partie à des valeurs morales inspirées de l’islam. Cette suppression ne changerait donc pas grand-chose pour les Tunisiens. Mais elle risquerait de mettre Kaïs Saïed en porte-à-faux par rapport à ses soutiens internes et surtout externes (l’Égypte et les monarchies du Golfe) et susciterait l’incompréhension générale, car même un Bourguiba n’avait pas osé retirer cette référence constitutionnelle à l’islam.

Quel est le regard porté par les pays arabes vis-à-vis de cette réforme ?

L’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis voient d’un très mauvais œil cette réforme. Abdelfattah Sissi, par exemple, joue lui aussi du registre d’un certain attachement à une religiosité en référence à l’héritage d’Al Azhar. Rappelons-nous, en 2013, la mise en scène religieuse au moment du coup d’Etat avec des représentants coptes, musulmans, affichés comme soutiens des militaires.

Il est pourtant intéressant de constater que parmi ces trois pays, l’Egypte est celui qui milite le plus pour la liquidation du parti islamo-conservateur Ennahda (sur le modèle de l’éradication totale des Frères musulmans), suivi de près par les Émirats et, dans une moindre mesure, par l’Arabie saoudite. Pour autant, ces régimes politiques ne sont pas en phase avec cette réforme car, pour eux, l’islam reste un élément central de gestion de l’ordre symbolique, constitutionnel et politique. Ils estiment que Kaïs Saïed prendrait des risques.

Le président égyptien Sissi (à gauche) avec Mohammed Bin Zayed (Emirats arabes unis).

Donc, au final, le président tunisien se retrouve avec une réforme qui le fragiliserait auprès de ses alliés arabo-musulmans, qui ne le recrédibilisaient pas auprès des pays occidentaux et pour laquelle, hormis quelques sons de cloches favorables dans les milieux laïcistes franco-français, ne lui apporterait aucun gain politique réel.

Un autre élément ne doit pas être ignoré. Celui de la normalisation avec Israël que ses alliés arabes mettent dans la balance. C’est notamment le cas des Emirats et de l’Egypte. L’un des ressorts de leur mécontentement est que Kaïs Saïed ne veut pas normaliser ses relations avec Israël.

Actuellement, les Emiratis n’ouvrent qu’à moitié les canaux de soutien financiers à la Tunisie (…) à cause de l’absence de normalisation avec Tel Aviv. Les Émirats sont aujourd’hui le fer de lance de cette volonté d’exporter la normalisation avec Israël dans le monde arabe.

La Tunisie reste l’un des pays arabes les plus hostiles à cette normalisation, avec bien sûr l’Algérie qui se tient prête à intervenir dans le jeu tunisien si cette normalisation advenait. Alger ne veut pas d’un deuxième Maroc à ses frontières, d’un alignement tunisien sur la ligne chérifienne. Une pax makhzenienne dans la région est sa hantise.

Mais Kaïs Saïed ne veut pas de cette normalisation tunisienne avec Israël ?

Je pense sincèrement qu’il n’en veut pas. Il s’est fait élire, en 2019, sur cette position antisioniste et propalestinienne, en se présentant comme un défenseur naturel des Palestiniens. Il est à ce titre un vrai produit du nationalisme arabe. Les Émirats tentent bien de le rassurer sur les effets positifs d’une normalisation « à la marocaine », mais de l’extrême gauche aux ultra-conservateurs tunisiens cela ne passerait pas.

N’oublions pas que l’invitation d’Ariel Sharon par Ben Ali au sommet mondial de l’information, en 2005, a largement contribué a dégradé son image auprès des Tunisiens. Une normalisation avec Israël signerait probablement la fin du régime de Kaïs Saïed : il perdrait tous ses soutiens internes. La Tunisie n’est pas le Maroc, en dépit de leur alignement stratégique sur le camp occidental.

Ce refus de la normalisation avec Israël va-t-il provoquer une rupture de ses relations politiques avec l’Egypte, les Emirats et l’Arabie saoudite et de leur soutien financier ?

Non. Le soutien de l’Egypte est politique, idéologique et sécuritaire. Notamment dans la matière de coopération sécuritaire, et de conseils pour éradiquer le parti islamiste Ennahda. L’Égypte pense naïvement qu’elle peut reproduire l’expérience égyptienne en Tunisie. Sa position est de faire interdire les Frères musulmans, les emprisonner, voire en liquider quelques-uns au passage, sauf que l’armée tunisienne n’est pas l’armée égyptienne, que la population tunisienne a une autre culture politique.

Du côté des Emirats, le soutien n’est pas que sécuritaire, il est surtout financier. Actuellement, les Emiratis n’ouvrent qu’à moitié les canaux de soutien financiers à la Tunisie, bien qu’ils appuient toujours la « dérive » sécuritaire tunisienne. Ils n’ont pas mis tout leur poids dans le soutien économique attendu par Tunis, à cause de l’absence de normalisation avec Tel Aviv.

Vincent Geisser.

Il y a aussi la donne américaine à prendre en compte. Si le Département de la Défense soutient l’armée tunisienne dans le cadre de leurs accords de coopération militaire et de lutte contre le terrorisme, le département d’État (Affaires étrangères) et la Maison Blanche demeurent très hostiles au président tunisien.

En ce qui concerne l’Arabie saoudite, son soutien au régime tunisien est auto-limité en raison des pressions américaines. La question d’Ennahda est aussi une différence entre Riyad et Abu Dhabi car l’anti-frérisme (l’hostilité aux Frères musulmans) n’est pas aussi prononcé chez les Saoudiens que chez les Emiratis. Il existe encore des passerelles entre Ghannouchi et l’Arabie saoudite. Riyad n’est pas sur une ligne éradicatrice qui est celle du Caire et d’Abu Dhabi mais sur une ligne makhzenienne (marocaine) consistant à donner aux Frères musulmans quelques sièges pour les intégrer dans la vie politique. Les Émirats sont aujourd’hui le fer de lance de cette volonté d’exporter la normalisation avec Israël dans le monde arabe.

Kaïs Saïed pourrait-il neutraliser Ennahda autrement que par cette réforme constitutionnelle ?

Oui, c’est devenu son obsession. La quasi-totalité des parlementaires sont déjà sous surveillance, ou en résidence surveillée. Ils sont limités dans leurs déplacements internes ou externes, placés sur écoute, mis sous pression. Si la société tunisienne est encore dans une certaine mesure un espace de liberté, ce n’est pas le cas pour la classe politique, d’autant que les mobilisations publiques sont contrôlées par les forces de sécurité. L’objectif est d’empêcher toute possibilité pour Ennahda d’exister politiquement. Il s‘agit d’une stratégie d’asphyxie des partis politiques tunisiens, en général, et d’Ennahda, en particulier.

Que reste-t-il de héritage révolutionnaire de 2011 ? Les Tunisiens soutiennent-ils encore le coup de force de Kaïs Saïed ?

Le spectre tunisien est pluriel et évolutif. Il y a ceux qui, parmi les classes moyennes et les intellectuels, avaient soutenu le coup d’État du 25 juillet 2021 au nom d’un retour à l’ordre avec l’idée implicite d’un contrat à durée déterminée : « Vous remettez de l’ordre dans le Parlement et la vie politique y compris aux moyens de décisions autoritaires mais ensuite il faut revenir à la démocratie ».

Le Président de la République, plébiscité en juillet 2021 pour sa capacité à restaurer l’autorité de l’État est de plus en plus perçu comme un facteur du désordre interne et externe (…) Ajouter à cela son isolement, son repli sur le Palais de Carthage, qui conforte de plus en plus l’image, auprès de la population, d’un homme seul.

Cette partie des soutiens est à présent déçue et elle craint désormais que ce CDD de nettoyage (lutte contre la corruption) se transforme en CDI de l’autoritarisme. Une autre partie de l’intelligentsia l’a soutenu pour qu’il réduise le pouvoir des islamistes et restaure l’ordre social et politique.

Un large segment de la population tunisienne considère quant à lui que la Révolution devait améliorer ses conditions de vie sur les plans économique et social, lui permette de sortir de la misère, instaure une forme d’égalité régionale. Ces soutiens populaires de Kaïs Saïed estiment que les partis politiques ont trahi la Révolution et qu’ils se sont enrichis sur le dos du peuple.

Ces franges populaires sont toujours en attente d’un changement radical. Mais il s’agit d’un soutien très fragile car demain ces couches populaires peuvent se remobiliser et manifester s’ils n’obtiennent pas d’avancées économiques et sociales conséquentes.

Il y avait également tous ceux qui plaidaient de manière générale pour une restauration de l’Etat, avec là aussi une conception d’un régime fort, capable de faire respecter l’ordre public. Chez ceux-là, Kaïs Saïed a conservé un soutien car il apparait encore comme celui qui maintiendra l’ordre public face aux acteurs du désordre.

Parmi eux, en premier lieu, l’armée, les forces de sécurité et la police. Ils ne soutenaient pas spécifiquement Kaïs Saïed pour ses idées mais pour sa capacité à incarner un Etat fort. Maintenant, s’il venait à faillir dans cette mission en apparaissant comme un élément de désordre, un fauteur de trouble sur le plan national ou international, les forces sécuritaires pourraient faire le choix de se passer de lui.

Et les milieux d’affaires tunisiens ?

Les milieux d’affaires sont aussi touchés par la campagne de répression. Le discours du chef de l’État, qui a consisté à dire qu’il existait une collusion entre les partis et les hommes d’affaires ne les rassurent pas.

Les milieux économiques vivent dans l’incertitude d’un contrôle fiscal, d’une arrestation pour fraude, d’une incarcération pour corruption. Ils ont le sentiment que la Tunisie commence à s’isoler sur le plan international vis-à-vis de ses alliés arabes et ses partenaires européens. C’est l’une des perceptions récurrentes dans les milieux d’affaires qui, malgré tout, restent divisés sur le cas Saïed, à l’instar de la majorité des Tunisiens.

Le Président de la République, plébiscité en juillet 2021 pour sa capacité à restaurer l’autorité de l’État (valeur cardinale en Tunisie) est de plus en plus perçu comme un facteur du désordre interne et externe, à l’instar des autres acteurs politiques et syndicaux. Ajouter à cela son isolement, son repli sur le Palais de Carthage, qui conforte de plus en plus l’image, auprès de la population, d’un homme seul.

Propos recueillis par la rédaction

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